Série

Lueur

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" Dans les séries de Delel Tangour, le temps est configuré par la succession des clichés qui ne montrent pas explicitement le mouvement de la marche des personnages ou de la rotation du rayon du phare mais. le fil temporel est en fait recomposé donnant lieu à une séquence qui engage à la fois la perception visuelle et l’imagination; en tant que fragments d’une temporalité qui se donne à voir par plans (fixés par l’artiste comme des coupes de la durée), la séquence suggère de manière fictionnelle un mouvement porteur de narrativité. Cette dernière est conséquente du mode de présentation de la séquence photographique qui donne, par lisibilité, une visibilité à ce qui serait un événement (dans la fixation de moments d’une action).

Fenetres delel
Fenetres delel
Fenetres delel

Le choix des instantanés a en fait contribué par sa mise en séquence à composer une unité temporelle et événementielle par enchaînement calculé (c’est pourquoi nous passons de la nature indicielle de l’image à sa nature narrative où le temps figé et enchainé devient récit). De la même manière, au cinéma, c’est comme le dit Gilles Deleuze «c’est L’agencement des images-mouvement qui constitue « une image indirecte du temps. (Gilles Deleuze, L’image-mouvement, Paris: Minuit, 1983 : 298.)."
-- Rachida Triki, philosophe, critique d’art et spécialiste de l’art contemporain en Afrique